Tout est prétexte à Jouels pour se retrouver autour d’une bonne table ! Non que ce village succombe au honteux et coupable péché de gourmandise, mais la tradition culinaire aveyronnaise y est " religieusement "entretenue.

Depuis 2001, une idée originale permet à tous les paroissiens de faire la fête aux papilles et d’ignorer le temps d’une soirée, les problèmes de cholestérol, de foie ou autres empêcheurs de tourner en rond !

En février, le four à pain de Mme Dalmières devient le cœur du village, oserai-je dire son âme. En tout cas, il suffit de se promener, vers 17 heures, auprès de cet antique fournil pour être assailli par les odeurs les plus délicieuses. Les paroissiennes rivalisent de talent pour faire revivre les vieilles recettes de nos grands-mères. Chez elles, elles ont préparé les traditionnelles fouaces, tartes, rissoles qui cuiront au feu de bois. On assiste à un défilé de farçous, de quiches, de gâteaux …Jacquou a fait le pain, et quel pain ! Au goût inimitable ! Chantal inaugure une tarte succulente aux cèpes, Maguy enchantera les palais avec sa quiche aux oignons, Nadyne a réussi les échaudés, Monique a préparé une tarte aux pruneaux à l’ancienne… Mais les hommes ne sont pas en reste ! C’est à eux que revient le glorieux privilège d’entretenir le feu ! Et il ne s’agit pas qu’il soit trop chaud ou trop tiède. Pour le coup les "Rolande", "Anne-Marie" ou "Michèle" les assaisonneraient à leur façon ! C’est qu’elles ont une grande responsabilité nos cuisinières : la soupe au fromage, offerte par le comité des fêtes.

Vers 20 heures, elles enfournent la grande marmite et c’est l’heure de l’apéro, autre grande tradition joueloise.

Pendant que "le jaune" échauffe les esprits et assure une ambiance festive, le fromage, par une alchimie mystérieuse va se fondre entre les couches de pain rassis et les feuilles de choux, en donnant un gratiné à la couleur à nulle autre pareille et surtout à l’odeur généreuse qui envahit tout le village. C’est le seul argument capable d’arracher les hommes au comptoir. Bien vite ils viennent s’attabler, ne voulant manquer pour rien au monde la louche généreuse de soupe, qui inaugure un repas sans doute pas très diététique mais ô combien délicieux.

Les chopines de vin rouge aidant, les conversations s’animent, il fait bon se retrouver toutes générations confondues.

Les plus anciens regardent d’un air attendri les petits courir dans la salle, les jeunes regroupés à la même table, ils échangent leurs souvenirs.

Le miracle est accompli. Une soirée pleine d’amitié, de retrouvailles, dans une ambiance villageoise chaleureuse.